Stefan Zweig était un observateur de la vie au regard acéré. Au détour d’une page, cet aphorisme me saute aux yeux : « Presque toujours il en est ainsi dans la vie : ceux qui savent ne sont pas ceux qui agissent et ceux qui agissent ne sont pas ceux qui savent. » Pourtant, ceux qui agissent ne sont pas systématiquement moins intelligents que « ceux qui savent ».
Oui, mais l’action impose un tel rythme de décisions face à des situations sans cesse nouvelles et parfois menaçantes que le temps de la réflexion disparaît des emplois du temps, quand ce n’est pas tout simplement le temps de la prise de connaissance de nouvelles informations. Le décideur réagit ainsi bien souvent en fonction de données obsolètes ou d’idées dépassées… Certes, lors de sa prise de poste, il s’appuie pendant quelques temps sur les connaissances acquises en préparation de ce nouveau job. Mais bien vite, son stock d’informations exactes s’amenuise ou se périme… C’est l’une des raisons pour lesquelles l’alternance au pouvoir est une bonne chose en politique. C’est aussi pourquoi les CEOs ont parfois des fins de règne peu glorieuses.
Cela dit, n’est-ce pas aussi par excès de confiance en eux que pèchent ces CEOs ? Ils pourraient acquérir ce qui leur manque sans y passer un temps excessif, en faisant appel en temps voulu aux bons experts. Ceux-ci consacrent l’essentiel de leur temps à acquérir et à approfondir leurs connaissances spécialisées et sont en mesure de partager l’essentiel avec « ceux qui agissent ».
Dans le cas du domaine de la RSE, dont la complexité peut légitimement décourager les meilleures volontés, les connaissances sont éparses. Avec mes co-auteurs Henri Fraysse et Stéphane Bellanger, nous avons mis plus de deux ans à rassembler et à synthétiser les matériaux historique, technique, financier et juridique afin de constituer le premier manuel complet en langue française, respectant à la fois un souci d’exhaustivité et un souci de pédagogie. Ce travail a été reconnu par le jury du Prix du Cercle Montesquieu qui lui a décerné son prix pour l’année 2024.
Le résultat est donc accessible à tous les décideurs (ou conseilleurs) qui feront l’acquisition du livre, et pour ceux qui n’ont pas le temps de se lancer dans sa lecture, des interventions directes des auteurs sont possibles ès qualité de consultants et formateurs, un investissement minime en regard des enjeux…
C’est à ce prix que l’action et la connaissance pourront se rencontrer, pour le plus grand bénéfice des organisations concernées.
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